LE COL SUD
Le Col Sud
Col Sud est le terme le plus employé pour désigner le Camp 4 de la voie Népalaise permettant d'accéder à l'Everest.
C'est à cet endroit que Hillary et Tensing avaient établi en 1953 leur camp 8, soit 1 camp avant le sommet.
C'est le dernier replat avant la pente puis l'arête sommitale, juste sous la barre symbolique des 8 000 m, à 7 925 m exactement.
C'est enfin le dernier court arrêt de quelques heures avant de reprendre de l'énergie. C'est à aussi à partir de ce moment que les alpinistes prennent de l'oxygène, 4 bouteilles en règle générale : un pour le repos au Col Sud, une seconde au départ, une troisième au Balcony, une quatrième au Balcony en redescendant du sommet.
La montée au Col Sud n'est pas technique mais physiquement exigeante en raison de la pente (45 degrés environ), du rayonnement solaire et de la foule.
Si l'on part du Camp 2 (6500m), il faut compter 12 à 15 h pour le Col Sud, parcourir 5 km et 1 500 m D+.
1 h après avoir quitté le C2, il faut franchir la rimaye à l'aide d'une échelle et fixer le jumar - poignée d'ascension inventée par les spéléologues- aux cordes fixes.
A partir de ce moment, la pente est raide et glacée jusqu’au C3. Celui-ci est installé en escalier entre 7 100 et 7 300 m.
Les Sherpas n'aiment pas dormir à ce camp : situé en pleine pente de glace bleue, il a la réputation d'engendrer insomnies et sévères maux de tête.
Le tracé C2 au C3 prend la forme d'une virgule. Au-dessus du Camp 3, celui-ci tourne à gauche en direction des "Yellow Bands" que l'on traverse vers 7 500 m. C'est un passage raide, étroit et encombré ou se croisent alpinistes montants et descendants. Il y a un amas de cordes plus ou moins anciennes. Cette année les nôtres étaient rouges, l'an dernier elles étaient noires.
Depuis le C3, les alpinistes présentent manifestement des signes d'hypoxie. La progression en file indienne le long des cordes est lente et mécanique : une traction sur la poignée, puis 2 pas et on reprend son souffle, etc…
Assez souvent, les sherpas qui ont effectué des portages les jours précédents, ont abandonné et accroché aux cordes des sacs à dos des bouteilles d'oxygène afin de les récupérer lors d'une prochaine montée. Les encombrements occasionnés par ces obstacles ainsi que les attentes lorsque l'on croise des alpinistes descendants, rendent l'ascension saccadée et fatigante. Doubler est très rare car mobilise une énergie importante. Prendre une pause est quasiment impossible si l'on veut rester sécurisé sur la corde fixe et ne pas perturber le flux incessant.
En fait, je crois bien que l'on ne pense pas à boire ni à se restaurer mais seulement à monter, monter et monter, atteindre ce fameux col sud.
Le plaisir n'est pas dans ce type d'effort mais plutôt dans la quête du sommet qui est la finalité d'une longue phase d'acclimatation et de nombreux sacrifices physiques, familiaux et financiers.
Heureusement, plus nous montons et plus le paysage nous émerveille. Approchant les 8000 m, nous nous sentons voler sur nos crampons. L'esprit s'évade parfois mais rapidement les efforts intenses nous ramènent à la réalité.
Les Yellow bands sont passées depuis plus d'1 heure mais la pente ne faiblit pas pour autant, au contraire.
Puis vient la séparation avec le C4 du Lhotse que l'on aperçoit un peu plus haut (8 515 m)
Notre file s'engage et monte à gauche. Une traversée puis une montée raide ralentie par des alpinistes extenués nous permet de basculer en direction du Col Sud que nous rejoindrons en un peu moins d'une heure. Derrière moi, j'aperçois une file de fourmis en pleine ascension. Devant moi se dresse une montagne majestueuse, imposante et fumant un énorme nuage. Je suis ému, ici au Col Sud. Mais la tempête y fait rage et nous oblige à nous mettre sous abris rapidement et nous empêche de tenter le sommet.
Apres une nuit chahutée à 4 dans une tente par un vent glacial et violent, nous décidons de redescendre au C2 vers 9 h le lendemain. Quelques rares alpinistes qui ont tenté de rejoindre le sommet ce 19 Mai ont fait demi-tour a cause des rafales. Il n'y aura personne sur le toit du monde ce jour-là.
Mon rêve de 20 ans s'envole a presque 8 000 m. Je ne serai pas summiter, j'aurai seulement passe 18 heures au Col Sud.
Finalement, ce n'est pas si mal : j'ai vécu une expérience extraordinaire et nous sommes saufs. Je décidé d'en prendre plein les yeux une dernière fois, de respirer à pleins poumons et de plonger vers la vallée. 5 h plus tard, j'aurai rejoint ma tente au C2 en croisant une file incessante d'alpinistes candidats et me demandant "did you summit ?"
No comment....
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